Le site de la Madeleine

La prehistoire du site de la Madeleine

La situation de la Madeleine est stratégiquement idéale, aussi bien pour les populations préhistoriques de chasseurs-cueilleurs semi-nomades, que pour les populations qui s'y sont succédées jusqu'à aujourd'hui. Les premières traces archéologiques de fréquentation du site sont au pied de la falaise et sont imputables aux représentants de la société magdalénienne, il y a environ 15000 ans .

Le climat était principalement de type glaciaire, avec des périodes de réchauffements, par exemple interstade de Lascaux, ou de refroidissements, telle la période de Rouffignac. La végétation était de type steppe arbustive dans les vallées ouvertes' et les plateaux.(Hautes herbes entre 1m et 1,30m) Dans les petites vallées protégées une végétation plus riches : chênes, pins, ormes, graminées, baies. La Vézère très poissonneuse et la proximité de deux gués, en amont et en aval du site, et d'une vallée protégée a été déterminante à l'implantation magdalénienne.

La Madeleine est certes un site de vie. On y a retrouvé suffisamment d'objets et de vestiges alimentaires le démontrant. Mais il est possible qu'il ait été aussi ce que Monsieur Lorblanchet , spécialiste de l'Art préhistorique, appelle un super site. Un recensement très approximatif donne un nombre entre 20 et 25 000 pièces d'Art Mobilier du Paléolithique supérieur en Europe Centrale et Occidentale. Certains sites, une douzaine en France sur un total de vingt, accumulent un nombre de pièces incroyables ; 6 000 pour le Parpallo, 1500 pour La Marche en Charente. Laugerie basse, Gônnersdoff et La Madeleine en compte près de 500 chacune (pièces répertoriées !) . Plusieurs hypothèses ont été imaginées sur les raisons de cette accumulation et de la nette différence de localisation de l'Art Pariétal d'une part et de l'Art Mobilier d'autre part. L'école Américaine y a vu des sites de regroupements saisonniers de clans provenant de régions différentes. En parallèle de l'Art des grottes, ces super sites auraient été les témoins de rites.

Même si aucune trace archéologique n'a été trouvée sur le site, nous pouvons avancer sans trop hésiter qu'au Néolithique, puis au Chalcolithique, des populations occupèrent les vallées alluvionnaires de la Vézère. Plusieurs sites Archéologiques de Tursac et des proches environs ont donnés des vestiges de ces époques.

Le Moyen Age

Le Village de La Madeleine est une transcription troglodytique des structures d'habitats conventionnelles de plaines. Seules différences avec un habitat rurale conventionnel, La Madeleine possède un accès contrôlé par un système de défense à l'entrée, organisé autour d'une passerelle pivotante au-dessus d'une excavation, surmonté d'une barbacane et précédé de traverses coulissantes. Hors cette architecture militaire, le reste est uniquement civil. Le bâti encore debout date certainement des environ du XVIe-XVIIe siècle, d'une époque où la ruralité acquière les moyens financiers et techniques de construire en dur. Aucune demeures en pierre ne nous sont parvenues de l'époque mérovingienne ou Carolingienne, hormis quelques édifices religieux aux proportions plus militaires que civiles.

Il faut imaginer qu'entre le VIIIe siècle et le XVe siècle la totalité des éléments architecturaux de ce village étaient en bois. Colombage, torchis, feuillards et bardeaux. La paroi rocheuse de l'abri a conservé la mémoire de ce bâti en bois qui sont tous ces " trou à boulins " qui sont les vestiges des points d'ancrages des poutres maîtresses. On y trouvait un habitat à deux niveaux ; le rez-de-chaussée dédié aux animaux ou à une activité économique artisanale et l'étage pour les hommes.

La pièce de l'étage était la plupart du temps le logis, le plus souvent la chambre commune, mais également l'endroit où l'on recevait, témoin des actes marquants de la vie religieuse et civile. Des basses courts importantes, des porcs de petites tailles, des chèvres, circulaient dans la "rue". Les bruits provenant des différentes activités artisanales rythmaient les journées et les saisons. Ferronniers, industries tinctoriales, tissages, départs et retours des champs à l'angélus. L'habitat était autant tourné vers l'intérieur de l'abri, qu'en encorbellement au-dessus du vide et de La Vézère, et l'on circulait dans une venelle étroite couverte par les toitures qui partaient du larmier creusé tout le long du surplomb rocheux au dessus du village. L'encorbellement étaient peut-être une réponse à la non-possibilité de s'étendre en profondeur. Cette hypothèse peut être étayée par cette tradition dans le milieu urbain du XIIIe siècle où, par manque de place, cet état de choses était très courant.

Vers l'an mille, avec l'apparition de ce nouveau concept politique, la féodalité, les premières places fortes, les mottes, surgissent un peu partout. Elles seront situées stratégiquement sur un point géographique élevé au centre ou à proximité d'une région cultivée par une communauté d'hommes libres ou esclaves, les serfs, sous l'autorité d'un propriétaire terrien qui s'entoure d'hommes d'armes qu'il nourrit et équipe. Prémisse de la chevalerie. La situation de la falaise à La Madeleine est idéale pour l'installation de ce type de défense et les vestiges du château fort au faîte de la falaise permet d'avancer l'idée d'une fortification plus ancienne.

 

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