Histoire de la Vallée

Même si aucune trace archéologique n’a été trouvée à proximité de ce site, nous pouvons avancer sans trop hésiter qu’au Néolithique des populations occupèrent les vallées alluvionnaires de la Vézère. Dans la forêt Barade, vestige d’une forêt très antique, quelques " pierres dressés " démontrent une occupation proto-Celte.

Vers 300 ans avant JC le fer s’impose dans la région, c’est la Tène. Nos Celtes locaux, les Gaulois, étaient moins ‘primitifs’ qu’on a bien voulu le croire. Certaines innovations importantes sont les fruits de leurs ingéniosités.

Avant l’arrivée de l’armée romaine en 70 avant JC, le territoire était morcelé en petits états indépendants. Certains d’entre eux seront d’ailleurs pro-Romain et le commerce avec Rome était florissant. En 70 avant JC, Jules César, certainement plus pour asseoir sa propre autorité que pour mater des peuples rebelles, traversera les Alpes et envahira la Gaule. Après quelques soubresauts indépendantistes, les populations intégreront assez rapidement les us et coutumes latines.

Cette romanisation ferra de la Gaule le grenier de l’Empire. Aqueducs, voies larges et entretenues, vastes domaines agricoles, implantation de la vigne, architectures urbaines prestigieuses sortent ce peuple rural de sa rusticité et sont autant de preuves de la ‘Pax Romana’. Certains de ces gaulois parviendront au statut de citoyens romains. Ultime preuve de leur intégration culturelle.Le lieu-dit de ce site est le petit Marzac.Il nous informe de la présence gallo-romaine. Des fouilles archéologiques dans la commune de Tursac ont permis de mettre à jour de nombreux vestiges tels que des canalisations en terre cuite, des fibules, des bijoux, de la monnaie, etc… .

La terminaison en ‘ac’, dans le sud-ouest, est synonyme de cette implantation. À partir d’environ 300 après JC, l’Empire va subir des pressions de plus en plus grandes des populations Barbares de l’est et du nord de l’Europe.

Vers 400 la chrétienté sort du cadre des enceintes de type abbatiale en ce qui concerne le culte religieux, qui se structure dans sa forme, et les villes sont de plus en plus Christianisées. Il faut d’ailleurs prendre en compte que les villes seront largement plus réceptives que les campagnes à la religion chrétienne et que le paganisme antique restera fort présent dans la ruralité du Haut moyen Âge.Vers 408 les Wisigoths envahissent l’Espagne et le Sud de la France. A partir de 418, ils s’y installent à des rangs élevés d’hommes libres.Au même moment les Francs s’installent entre Dieppe et le Rhin.

En 481 Clovis s’impose et en trente ans conquière presque toute la Gaule. En épousant la religion de sa femme il devient Chrétien et fonde une dynastie qui durera près de 250 ans.

La Chrétienté, déjà bien présente dans des régions comme l’Ile de France, Lyon, la vallée du Rhône et le pourtour Méditerranéen, ne sera pas aussi bien implanté en Aquitaine. Sous le contrôle des Wisigoths, polythéistes au système social lâche de type clanique (et de fait l’Aquitaine sera encore isolée de l’installation du dogme chrétien étroitement lié au pouvoir en Isle de France), de petites communautés rurales subsisteront tant bien que mal au sein de la forêt archaïque qui a repris ses droits.Mais la grande majorité des populations Européennes et de ce sud-ouest sont resté païennes, ou polythéistes.

Cette période ‘obscurs’ est ponctuée par de nombreuses invasions : Huns, stoppés en 451, les Lombards de 550 à 650, les Sarrasins d’Espagne et des iles Méditerranéennes, stoppés en 732 à Poitiers, plus liés à des activités de pirateries que de réelles occupations territoriales. Les cavaliers Alains et Magyars des steppes d’Europe de l’est vers 850, et, a partir de 780 et jusque le XIe siècle, les Vikings, puis les Normands et les Saxons.

L’Aquitaine aura une bonne part de pillages et de razzias.

Après une première tentative de réunification de l’empire par Clovis, sans vraiment de lendemain, l’accession au rang d’empereur de Charlemagne en 800 marque réellement la fin de cet âge sombre et de recul.

Une organisation administrative se met en place et une volonté de gestion politique ‘globale’ du territoire apparaît. Les frontières deviennent sûres, mais pas pour longtemps.

La volonté politique de structurer le paysage social va générer un renouveau culturel.L’utilisation de l’écrit, perdue par les Mérovingiens, va retrouver sa nécessité à la renaissance Carolingienne.

Avec l’administration carolingienne, certains de ces grands propriétaires seront choisis par l’Empereur pour rendre la justice, lever des impôts et recruter des contingents d’hommes pour la guerre, l’ost.

Le fer est encore une matière première à vocation militaire et pendant longtemps les outils de la ruralité utilisant ce matériau devront être polyvalents, civils et militaires, comme les haches par exemple.

Les IXe et Xe siècles verront les premières installations de moulins.

Dès la mort de Charlemagne, ses trois descendants se partagent l’Empire qui subit aussitôt de nouvelles vagues d’invasions, principalement Vikings, Arabes et Normands.

Les Vikings, grâce à leurs navires à faible tirant d’eau, remontent très facilement les cours d’eau, même étroits.

A partir des études et des fouilles archéologique dans cette région on peut émettre l’hypothèse d’une utilisation des grands abris sous roches à cette époque pour se protéger, entre autres, de ces envahisseurs. La Madeleine, comme bien d’autres habitats troglodytiques, fut certainement occupés dès le IXe siècle.

Après la période carolingienne que l’on peut considérer comme une légère amélioration(…), la féodalité va créer une relation beaucoup plus étroite et serré entre les hommes et les propriétaires de la terre.

À partir de 1100, on voit très nettement un nouvel essor économique en Occident. Ces nouvelles richesses, les surplus générés par les campagnes et surtout par les nombreuses abbayes à la gestion sévère, déclenchent un processus d’échanges commerciaux et on voit apparaître une nouvelle tranche sociale : les négociants.

Notre région verra fleurir les bastides qui protégeront les marchés et les foires.

Grâce à cette phase expansionniste globale, ou quasi, et toujours en rapport avec les traités scientifiques gallo-romains, l’architecture civile et militaire fait un bond en avant.

C’est également à cette époque que dans notre région, l’Isle, La Dordogne et La Vézère vont commencer à prendre une place primordiale dans les échanges commerciaux.

En effet, à part quelques vestiges de voies Romaine et axes de communications créées par les précédentes administrations Reginales, les routes étaient peu sures, assez mal entretenues et remplies d’escogriffes.

Les voies navigables offriront une alternative efficace et rapide pour le transport des matières premières, des produits artisanaux et industriels.De fait, les rives verront apparaîtrent de nombreuses citées portuaires, principalement près des gués, car les ponts étaient encore rares. Les exemples les plus significatifs étant sur la Dordogne, la Beune et la Vézère. Le fer, le bois et le vin vont devenir des produits d’exportations à plus ou moins fortes valeurs ajoutés qui iront vers l’Atlantique par Libourne puis Bordeaux, et de là, par cabotage maritime, vers l’Angleterre, la Hollande, l’Espagne et bien sur les principales villes côtières du Royaume de France.

Comme les premiers occupants préhistoriques, les paysans médiévaux vont s’orienter naturellement vers l’habitat troglodytique, qui offre deux facteurs fondamentaux pour ces populations confrontées à la paranoïa d’un monde encore brutale et limité dans ces capacités de bâtisseurs.

L' habitat troglodytique régional s’articulera autour de deux fonctions. Un habitat refuge à proximité de villages plus conventionnels, utilisés uniquement dans les périodes troublés qui ne manquent pas, et un habitat permanent, plus rare, dont fait partie le Village de La Madeleine. Le Village de La Madeleine est une transcription troglodytique des structures d’habitats conventionnelles de plaines.

On y retrouve un habitat à deux niveaux ; le rez-de-chaussée dédié aux animaux ou à une activité économique artisanale, l’étage pour les hommes. La pièce de l’étage sera le logis, mais également l’endroit où l’on reçoit, témoin des actes marquants de la vie religieuse et civile. Aucune demeure urbaines ne nous sont parvenues de l’époque mérovingienne ou Carolingienne.